27 mai 1999

Des contributions exceptionnelles


Lors des cérémonies de collations des grades qui auront lieu en juin, l'Université honorera dix de ses membres en les proclamant "professeur émérite". Nous vous présentons ici un profil de chacun de ces pédagogues et chercheurs remarquables.


FACULTÉ DE MÉDECINE, FACULTÉ DE MÉDECINE DENTAIRE, FACULTÉ DE PHARMACIE ET FACULTÉ DES SCIENCES INFIRMIÈRES

JACQUES GAUDREAU
Professeur à la Faculté de médecine
Ce n'est pas sans raison que le docteur Jacques Gaudreau est souvent surnommé "Père de la médecine familiale". Titulaire d'un doctorat en médecine de l'Université Laval, c'est dans cette même université, en 1967, que le docteur Gaudreau entreprend, après un bref passage comme médecin-chef à l'Hôpital auxiliaire de Menyel-Bourguiba en Tunisie, une brillante carrière professorale, au cours de laquelle il n'a eu de cesse de faire progresser et de promouvoir la médecine familiale. Promu au rang de professeur titulaire de sa faculté en 1991, il y poursuit assidûment son uvre jusqu'au moment de sa retraite, en 1997. Un parcours remarquable, qui a permis à la médecine familiale d'acquérir ses lettres de noblesse et de connaître un essor considérable.
Parallèlement à sa tâche professorale, le docteur Gaudreau a accepté à plusieurs reprises de représenter l'Université au sein de divers conseils d'admi-nistration, dont ceux de l'Association médicale canadienne (province de Québec), de 1971 à 1973, et des Anciens de Laval, en 1972-1973. Il a aussi été membre du Conseil de la Faculté de médecine, de 1972 à 1978. Fondateur et directeur du programme de résidence en médecine familiale de l'Université Laval, monsieur Jacques Gaudreau est également membre actif avec privilèges du Département de médecine familiale du CHUL et ce, pendant plus de 30 ans, soit de 1968 à 1997. À ce titre, il joue un rôle de premier plan dans la mise en place des services de consultation externe et d'urgence de cet hôpital. Membre du premier comité exécutif de la section des enseignants en médecine familiale du Collège des médecins de famille du Canada, monsieur Gaudreau est aussi le premier directeur de la section de médecine familiale du Département de médecine sociale et préventive de l'Université Laval, de 1972 à 1978.
Récipiendaire de la médaille Joseph-Painchaud de la Faculté de médecine, monsieur Gaudreau a été nommé membre honoraire des médecins, dentistes et pharmaciens du CHUQ, pavillon CHUL. L'engagement sans précédent du docteur Gaudreau, juxtaposé à une carrière sans faille de pédagogue et d'administrateur, s'est avéré un apport remarquable, tant à l'implantation et à l'évolution de la médecine familiale au Québec qu'à la renommée et au rayonnement de la Faculté de médecine de l'Université Laval.


CHRISTIAN MOUTON
Professeur à la Faculté de médecine dentaire
Titulaire d'un diplôme de chirurgien dentiste de la Faculté de chirurgie dentaire de Strasbourg, le professeur Christian Mouton obtient, en 1976, un doctorat en sciences odontologiques de la prestigieuse Université Louis-Pasteur de cette même ville. Tout au long d'une carrière amorcée en 1980 à titre de professeur de la Faculté de médecine dentaire de l'Université Laval, monsieur Mouton aborde toutes les sphères du domaine de la chirurgie dentaire, tant dans le domaine de l'enseignement que dans celui de la recherche fondamentale. Auteur prolifique, il signe de nombreuses publications qui, à l'instar du nombre impressionnant d'étudiants aux cycles supérieurs qu'il a dirigés et d'octrois de recherche qu'il a obtenus au cours de sa carrière, témoi-gnent de ses grandes qualités de chercheur. Le professeur Mouton est aussi membre de plusieurs sociétés scientifiques et professionnelles, canadiennes et étrangères, dont l'Ordre des dentistes du Québec, la Canadian Dental Association, la Fédération dentaire internationale, l'International Association for Dental Research, l'American Society for Microbiology et l'International Academy of Periodontology.
Au cours de cet impressionnant parcours, monsieur Mouton a reçu de nombreuses distinctions honorifiques. Récipiendaire du prix Gibs d'encoura-gement à la recherche (Paris, France) et du Scientific Sponsor Award de l'IADR Edward Hatton Awards Competition, il est notamment Fellow de la Coopération culturelle et scientifique France-Finlande, de la Fondation Emil-Aaltonen de Turku en Finlande et de la Japanese Society for the promotion of Science et USPHS Fellow de la Research Foundation of the State University of New York.
Par sa rigueur et son incroyable dynamisme, monsieur Christian Mouton a largement contribué au rayonnement de l'Université Laval et de la Faculté de médecine dentaire à travers le monde. C'est pourquoi il peut être considéré, à juste titre, comme l'un de ses plus éminents fleurons.


FACULTÉ DES SCIENCES ET DE GÉNIE


GASTON PARADIS
Professeur à la Faculté des sciences et de génie
Monsieur Gaston Paradis se révèle sans contredit un acteur important de l'évolution qu'a connue l'École d'actuariat de l'Université Laval et ce, depuis 1968, année de la création du baccalauréat spécialisé en actuariat. Tout au long d'une carrière d'enseignant amorcée dans notre université en 1962, monsieur Paradis a toujours eu à coeur la reconnaissance des valeurs intrin-sèques de la formation d'actuaire. C'est ainsi qu'il siège pendant plus de trente ans au sein du comité de programme d'actuariat, à titre de membre d'abord, puis de directeur et de président. Très engagé au sein de la vie administrative de l'Université Laval, il dirige les destinées de l'École de 1988 à 1992 et est membre de nombreux comités et conseils, dont le Comité des avantages sociaux, le Comité d'études salariales des professeurs et le Comité de l'admi-nistration. Membre du Conseil et du Comité exécutif de l'Université Laval, de 1977 à 1980 et de 1983 à 1986, il préside également les travaux du Comité paritaire d'assurances et de régimes de retraite d'organismes publics et para-publics et représente l'Université Laval au sein de plusieurs instances, dont le jury de sélection pour le prix SCOR, un prix international décerné biannuel-lement à Paris pour récompenser un projet de recherche sur un sujet d'avant-garde en actuariat. Il est d'ailleurs le seul membre canadien de ce jury.
La contribution de monsieur Gaston Paradis à la profession même d'actuaire s'avère aussi pour le moins exceptionnelle. Membre associé de la Society of Actuaries et Fellow de l'Institut canadien des actuaires, il assume la présidence du Club des actuaires de Québec, en 1967-1968, est membre du Comité pour la promotion des carrières actuarielles, de 1967 à 1974 et membre du Committee on Relations with Colleges and Universities, de 1970 à 1975.
En vertu de son apport remarquable à un domaine qui, sous son aile, a obtenu ses lettres de noblesse, monsieur Gaston Paradis peut être considéré à juste titre comme l'un des bâtisseurs de l'Université Laval d'aujourd'hui.



JEAN-MARIE PERRON
Professeur à la Faculté des sciences et de génie
Après l'obtention d'un baccalauréat en entomologie de l'Institut agricole d'Oka, du grade de maître ès sciences du Collège MacDonald de l'Université McGill, puis d'un doctorat ès sciences de l'Université Laval, en 1967, monsieur Jean-Marie Perron poursuit une formation post-doctorale à l'École polytechnique de Zurich. Nommé professeur au Département de biologie de l'Université Laval en 1969, il participe activement à la vie de son département, successivement responsable du Comité d'admission et de super-vision, directeur des programmes des deuxième et troisième cycles, président du comité d'implantation des programmes conjoints de maîtrise et de doctorat en océanographie et secrétaire du comité d'évaluation du programme. Il est aussi membre du conseil d'administration du Centre muséographique de l'Université Laval et du comité d'apiculture du Conseil des productions végétales du Québec. Enfin, il est administrateur de la revue Le Naturaliste canadien, devenue, en 1994, la publication officielle de la Société Provencher, dont il a été l'un des vice-présidents.
Monsieur Jean-Marie Perron a recensé et regroupé de nombreux éléments de notre patrimoine entomologique, qu'il s'agisse de collections d'insectes, d'ouvrages anciens ou d'objets divers, un héritage que nous pouvons d'ailleurs admirer aux Archives nationales du Québec et parmi les collections de l'Université Laval. Ses travaux sur la morphologie et l'iden-tification des ordres d'insectes sont très appréciés des entomologistes profes-sionnels et amateurs. Dans le cadre de ces travaux, il a d'ailleurs participé à plusieurs expéditions à travers le monde, notamment en Papouasie, en Nouvelle-Guinée et en Australie. Un profil remarquable, qui lui a valu de nombreuses distinctions, dont celles de Membre émérite de la Société d'entomologie du Québec et de Partenaire essentiel de la Fondation de la faune du Québec. Travailleur acharné, monsieur Jean-Marie Perron a rédigé plus de 100 publi-cations et a été de toutes les causes, pour reconstituer et sauvegarder notre patrimoine entomologique. Membre fondateur de plusieurs sociétés dont la Maison des Insectes, Entomofaune du Québec et la Maison Léon-Provencher, il fut également conservateur de la collection Léon-Provencher et concepteur thématique de deux autres collections qui ont été présentées au Centre muséographique de l'Université Laval: La Vie, de 1985 à 1992, et La vie et l'uvre de Léon Provencher, en 1991. Encore aujourd'hui, il agit à titre de conseiller scientifique pour plusieurs expositions présentées au Québec.
Retraité depuis 1996, monsieur Jean-Marie Perron n'a pas cessé pour autant ses activités au sein d'organismes voués à l'entomologie et à l'apiculture, poursuivant ainsi une contribution exceptionnelle au domaine des sciences naturelles et à notre patrimoine scientifique.

FACULTÉ DE PHILOSOPHIE, FACULTÉ DES SCIENCES DE L'ÉDUCATION, FACULTÉ DE THÉOLOGIE ET DE SCIENCES RELIGIEUSES


LOUIS O'NEILL
Professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses
C'est à partir de 1967 que le professeur Louis O'Neill, titulaire d'un doctorat en théologie avec mention Magna cum laude de l'Angelicum de Rome, poursuit, à l'Université Laval, une brillante carrière de professeur, amorcée en 1964 à l'Université nationale du Rwanda, à titre de professeur d'éthique sociale et d'histoire des faits économiques et sociaux. Très actif au sein de sa faculté, il y enseigne l'éthique sociale, l'éthique du développement et la déontologie professionnelle. Il assume également la coordination du Groupe de recherche sur la paix et crée sur ce sujet un cours télévisé, intitulé "Les chemins de la paix". Excellent communicateur, monsieur Louis O'Neill a participé à un nombre incalculable d'émissions de radio et de télévision et se distingue par la multitude de ses publications. De fait, il publie au cours de sa carrière plus d'une centaine d'articles et d'études sur des aspects sociaux et politiques de la réalité québécoise, dans des revues et des grands quotidiens.
En 1976, monsieur Louis O'Neill, ayant décidé de pousser plus loin son engagement social, est élu député de l'Assemblée nationale. Simultanément ministre des Affaires culturelles et des Communications, de 1976 à 1979, il est aussi membre du Comité interministériel sur la culture et participe de façon étroite à la rédaction du Livre blanc sur le développement culturel et à l'éla-boration de la Charte de la langue française. Il dirige, notamment, les travaux préparatoires pour l'élaboration de la nouvelle loi sur Radio-Québec et soumettra les dossiers ayant conduit à la création des conseils régionaux de la culture et de ceux des communications.
De retour à la vie universitaire, le professeur O'Neill organise, en 1991, un colloque réunissant dans notre université plus de six cents participants, à l'occasion du centenaire de la parution de Rerum novarum. Bien que retraité depuis 1996, monsieur O'Neill demeure très actif au sein de la vie universitaire, à titre de professeur invité. Il a récemment publié un traité intitulé Initiation à l'éthique sociale.
Par son engagement et par son ardeur à défendre ses convictions, monsieur Louis O'Neill a contribué à façonner la pensée religieuse, sociale et politique du Québec des trente dernières années et constitue en cela l'un des membres les plus éminents de notre université.


ANDRÉ PARÉ
Professeur à la Faculté des sciences de l'éducation
Monsieur André Paré peut être considéré à juste titre comme l'un des précurseurs de l'enseignement de la psychopédagogie au Québec. Muni d'une licence en pédagogie et d'un diplôme de psychologie appliquée à l'éducation et aux consultations pour enfants de l'Institut Jean-Jacques Rousseau de l'Université de Genève, il entreprend sa carrière de professeur à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval, en 1962. Dès 1968, il est rattaché au Centre Pilote Laval, dans le cadre du projet REPERES du ministère de l'Éducation du Québec et de l'Université Laval. Très vite, il associe ses fonctions de pédagogue à des tâches administratives au sein de sa faculté, où il est directeur de l'ancien Département de l'enseignement élémentaire et préscolaire, de 1966 à 1968, vice-doyen à la recherche, en 1979-1980 et directeur du Département de psychopédagogie, en 1995. Il assume aussi les fonctions de directeur du Projet d'intégration de la formation (PIF), de respon-sable des stages intensifs du baccalauréat en enseignement primaire et secondaire, de directeur des études avancées en psychopédagogie et de directeur des programmes d'études supérieures en psychopédagogie de la Faculté.
Auteur de nombreux articles, traductions et publications, dont l'ouvrage bien connu Créativité et pédagogie ouverte, monsieur André Paré est à l'origine de l'offre de plusieurs nouveaux cours en psychologie de l'éducation par sa faculté et par d'autres universités au Québec, constamment préoccupé de l'amélioration de la qualité de la formation donnée à ses étu-diants. Il s'est également illustré par plus de 200 conférences et communi-cations, prononcées tout au long d'une carrière marquée par un dynamisme et un dévouement qui lui ont valu le respect de ses pairs et une place de choix dans l'histoire de sa faculté.


FACULTÉ D'AMÉNAGEMENT, D'ARCHITECTURE ET DES ARTS VISUELS, FACULTÉ DES LETTRES ET FACULTÉ DE MUSIQUE


CLÉMENT MOISAN
Professeur à la Faculté des lettres
Titulaire d'un doctorat de l'Université de Paris (Sorbonne), monsieur Clément Moisan devient, en 1964, professeur à l'Université Laval, où il a d'ailleurs déjà obtenu un baccalauréat et une licence. Jusqu'à sa retraite en 1995, il y a gravi les échelons de la carrière de professeur en plus d'y diriger le Département d'études françaises (1967-1970) et de participer à la création du Centre de recherche en littérature québécoise (1983).
Professeur invité en Europe et en Asie, ce chercheur de calibre interna-tional a fait porter ses travaux surtout sur la poésie, la littérature comparée, la critique littéraire et l'histoire de la littérature. Parmi les nombreux fruits que son uvre a portés, retenons un ouvrage sur l'histoire littéraire qu'il a publié dans la collection Que sais-je? (PUF, 1987), un recueil sur l'histoire et l'institution des littératures canadienne et québécoise (HMH, 1987), trois collectifs sur l'histoire de l'enseignement de la littérature (Nuit blanche éditeur, 1989, 1993 et 1996) et un ouvrage sur le phénomène de la littérature (1996).
En outre, monsieur Clément Moisan a été responsable de la section sur la littérature du Canada anglophone du Dictionnaire universel des littératures (PUF, 1994), lui qui avait déjà assumé la direction de Livres et auteurs québécois (1973-1976), qui avait fait partie du comité de rédaction de la Revue d'histoire littéraire du Québec et du Canada français (1977-1987), de même que de la Revue canadienne de littérature comparée/Canadian Review of Comparative Literature (1988), et qui avait occupé le poste de vice-président de l'Académie des lettres et des sciences humaines de la Société royale du Canada (1982-1984, 1990-1991).
Son parcours, bien rempli, a été balisé par l'obtention du Prix du Centenaire canadien de l'Imperial Tobacco (1967), de la bourse Killam du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (1989-1990) et de la médaille Lorne-Pierce de la Société royale du Canada (1996).
L'Université Laval peut à bon droit être fière de monsieur Clément Moisan, professeur et chercheur, dont la valeur est inestimable.


ANTOINE BOUCHARD
Professeur à la Faculté de musique
Organiste de renom, monsieur Antoine Bouchard entreprend sa carrière professorale à la Faculté de musique de l'Université Laval en 1961, d'abord à titre de chargé d'enseignement, puis de professeur régulier, en 1966. Une carrière au cours de laquelle de grandes qualités de pédagogue ont côtoyé un intérêt particulier pour la vie et le fonctionnement de sa faculté. C'est ainsi qu'il a été membre du Bureau de direction de l'École de musique, alors rattachée à la Faculté des arts, membre du Conseil de cette faculté, de 1981 à 1985 et de 1992 à 1994, et membre du Comité d'admission et de supervision aux études supé-rieures de l'École. Très apprécié de ses étudiants, monsieur Bouchard a dirigé plus d'une trentaine d'entre eux aux études supérieures, dont plusieurs ont été récipiendaires de premier prix dans divers concours de musique à travers le monde.
Parallèlement à sa carrière de professeur, monsieur Antoine Bouchard s'est fortement illustré en tant que concertiste et interprète, tant par les nom-breux concerts qu'il a donnés au Québec, aux États-Unis et dans six pays d'Europe, que par les 15 disques qu'il a enregistrés. Des prestations qui lui ont d'ailleurs valu des critiques élogieuses de la part du monde musical, louant son extraordinaire polyvalence ainsi que la justesse et la sensibilité de ses interpré-tations. La renommée de monsieur Antoine Bouchard l'a d'ailleurs mené à siéger au sein de nombreux jurys de concours de musique prestigieux ainsi que d'associations musicales connues, telles que l'Académie de musique de Québec et le Conseil des gouverneurs de la Faculté de musique de l'Université Laval. Il est aussi membre fondateur et membre du Bureau de direction des Amis de l'orgue du Québec, membre et vice-président de la Fondation Claude-Lavoie, membre du Comité des orgues du Québec, collaborateur à l'inventaire des orgues du Québec pour le ministère des Affaires culturelles et, enfin, consultant pour la Direction du patrimoine. Monsieur Bouchard est aussi l'auteur d'une vingtaine d'articles publiés dans des revues musicales connues et de trois monographies.
En reconnaissance de ce cursus remarquable, monsieur Antoine Bouchard s'est vu décerner les titres de Membre honoraire de l'Académie de musique de Québec et de Gloire de l'Escolle de l'Association des diplômés de l'Université Laval. En cela, non seulement est-il un exemple pour tous ceux et celles qu'il a formés, mais il fait aussi l'honneur et la fierté de l'Université Laval et de la Faculté de musique.


ALBERT MANIET
Professeur à la Faculté des lettres
C'est précédé d'un cursus déjà fort impressionnant qu'Albert Maniet entreprend sa carrière de professeur à l'Université Laval, en 1968. Diplômé de l'enseignement secondaire supérieur et d'un doctorat en philologie classique de l'Université de Louvain en 1944, il est, tour à tour, dans cette même univer-sité, attaché à la Faculté de philosophie et lettres, directeur des exercices philo-logiques, puis maître de conférences. Président du Cercle belge de linguistique, en 1966-1967, monsieur Maniet a poursuivi à travers le monde une remarquable carrière universitaire, consacrée aux études de linguistique comparée et de philologie italique et celtique, en France, en Italie puis en Irlande, où il obtient le titre de Fellow de l'Institute for Advanced Studies de Dublin. Dès son arrivée au Québec, il devient professeur titulaire à l'Université Laval, puis directeur du Département de linguistique pendant trois ans et, enfin, directeur fondateur du Groupe de recherche en lettres par traitement automatique (GRELTA), de 1972 à 1978. À partir de 1980, il est membre du Comité international de rédaction des Cahiers de l'Institut de linguistique de Louvain, puis, en 1984, membre du comité de programme d'aide à l'édition savante de la Fédération canadienne des ressources humaines.
Par ses travaux et ses recherches portant sur la grammaire comparée des langues indo-européennes, monsieur Albert Maniet s'est acquis une réputa-tion à l'échelle internationale. Il est ainsi l'auteur de plus d'une dizaine de monographies, dont la plus connue, La phonétique historique du latin dans le cadre des langues indo-européennes, publiée par le Centre de philologie et de littératures romanes de l'Université des sciences humaines de Strasbourg, a fait école et en est à sa cinquième édition. En plus d'être l'auteur d'une foule d'articles et de comptes rendus critiques, il a présenté, au cours de sa carrière, plusieurs communications lors de congrès et colloques à travers le monde. À l'Université Laval, plus d'une cinquantaine d'étudiants ont obtenu un diplôme d'études supérieures sous sa direction. L'un des pionniers du traitement des textes latins par ordinateur, monsieur Albert Maniet est, en 1976, l'instigateur d'un colloque tenu à Québec sur cette question dans le cadre du congrès des Sociétés savantes du Canada.
Par son amour de la philologie, son dévouement et ses grandes qualités de pédagogue, monsieur Albert Maniet laisse une marque indélébile, non seulement au sein de la Faculté des lettres de l'Université Laval, mais aussi à travers le monde, parmi les grands spécialistes de la philologie classique.

LÉOPOLD MIGEOTTE
Professeur à la Faculté des lettres
Spécialiste d'histoire ancienne et d'épigraphie grecque et latine, monsieur Léopold Migeotte est titulaire d'un doctorat d'État ès lettres et sciences humaines de l'Université de Lyon II. C'est en 1966 que monsieur Migeotte fait son entrée au Département d'histoire de l'Université Laval, à titre de professeur d'histoire ancienne. Il devient professeur agrégé, en 1977, puis titulaire, en 1982. Chercheur acharné, Léopold Migeotte jouit d'une grande réputation en tant que spécialiste de l'épigraphie grecque, son domaine de pré-dilection, un domaine dans lequel il a d'ailleurs largement contribué, au cours de sa carrière, au rayonnement et à la renommée de notre université. C'est ainsi qu'il est directeur d'études associé à l'École pratique des hautes études à Paris, en 1986, et professeur invité à l'Université Lumière Lyon II, en 1992. Il s'est aussi beaucoup illustré au sein de plusieurs sociétés d'études classiques au Québec et à travers le monde, à titre, notamment, de président de la Société des études anciennes du Québec, de 1981 à 1984, et de membre du Comité interna-tional de l'Association d'épigraphie grecque et latine, du Conseil consultatif de Phoenix et du Comité exécutif de l'American Society of Greek and Latin Epigraphy. De 1991 à 1997, il est membre du Comité d'aide à l'édition savante de la Fédération canadienne des études humaines et, en 1994, secrétaire général du Xe Congrès international de la Fédération internationale des études classiques (FIEC). Excellent pédagogue très respecté de ses étudiants, monsieur Migeotte a dirigé plus d'une quinzaine de thèses de maîtrise, de doctorat et de postdoctorat, jusqu'à sa retraite en 1997. Il a aussi publié une multitude de publications, ouvrages collectifs, articles et comptes rendus, sans compter les 50 communications qu'il a présentées à travers le monde au cours de sa carrière. Toujours rattaché au Département d'histoire de l'Université Laval, à titre de professeur associé, monsieur Léopold Migeotte demeure l'une des figures marquantes de l'enseignement de l'histoire ancienne au Québec.